Les adolescentes dont les mères ont subi une ou plusieurs interruptions de grossesse, auraient davantage recours à l’avortement quand elles tombent enceintes, indique une vaste étude canadienne publiée ce lundi 29 janvier.
Cette étude indique également que plus le nombre d'avortements chez la mère était grand, plus le nombre d'avortements chez sa fille adolescente l'est aussi. ©HOMONSTOCK / Istock.com
Des IVG plus fréquentes pendant l’adolescenceY a-t-il une tendance intergénérationnelle à l’avortement entre les mères et les filles ?Ces travaux menés par une équipe de chercheurs de Toronto au Canada concluent que la probabilité est en effet plus forte d’avoir recours à une
interruption volontaire de grossesse pendant l’adolescence si les mères des jeunes femmes avaient elles-mêmes fait ce choix dans leur parcours.Plus de 2 fois plus d’IVG si la mère avait subi un avortementDans le cadre de l’étude, 73 518 filles étaient dans ce cas parmi les 431 623 participantes. Ces dernières avaient plus de 50 % de risque de connaître un avortement que les autres, rapporte l’étude : 10,1 % contre 4,2 % pour les jeunes femmes dont les mères n’avaient pas subi d’avortement.L’étude montre également un lien proportionnel entre le nombre d’interruptions volontaires de grossesse : plus le nombre d’avortements chez la mère était grand, plus le nombre d’avortements chez sa fille adolescente était grand.Une anomalie génétique comme cause d’IVG, peu probableComme la majorité de ces avortements (94,5 %) ont eu lieu avant 15 semaines de gestation, il est peu probable qu’ils soient dus à une anomalie génétique ou congénitale chez le fœtus, souligne l’étude qui avance plutôt des raisons sociales.L’IVG plutôt due à des difficultés socialesDes études précédentes ont en effet montré une probabilité plus élevée d’avortement chez les adolescentes faisant face à de plus grands défis sociaux parmi lesquels de mauvais résultats scolaires, la séparation des parents (biologiques), un manque d’éducation et des difficultés financières.L’étude ne donne cependant pas d’information sur les pères, le statut matrimonial et les niveaux d’éducation de la mère et de la fille, ou encore sur les comportements familiaux. Le nombre d’IVG plus important chez les moins de 19 ansDans les pays développés, environ 6,7 millions d’avortements sont pratiqués chaque année, une proportion importante étant pratiquée chez les adolescents de 19 ans ou moins.En France, le nombre d’interruptions volontaires de grossesse (IVG) était de 12,3 pour 1.000 femmes de 15-19 ans en 2015.