Par un arrêté du 15 mai 2008, la ministre de la Santé, de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative vient de classer comme stupéfiant la BZP (1-benzylpipérazine). Cette décision fait suite à une proposition de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), en raison de la toxicité et du potentiel d’abus et de dépendance de cette substance.
Egalement appelée Pep ou Bliss, la BZP (1-benzylpipérazine) est un stimulant du système nerveux central qui présente des effets semblables, mais moins puissants que ceux des amphétamines. Cette substance, utilisée à des fins récréatives, est notamment accessible sur Internet où elle est présentée comme une “alternative légale à l’ecstasy“. Signalée la première fois en Europe en 1999, l’utilisation de BZP semble augmenter depuis 2004.
La BZP est un dérivé de la pipérazine, substance utilisée depuis de nombreuses années comme vermifuge pour les animaux. En revanche, la BZP ne fait l’objet d’aucune utilisation thérapeutique chez l’Homme. Cette substance est néanmoins consommée dans un cadre festif, par voie orale ou par inhalation. Cette consommation est à l’origine d’effets tels qu’euphorie, agitation, insomnie, confusion, vomissements, douleurs abdominales, troubles cardiaques, hypertension artérielle et convulsions (crises d’épilepsie). Inhalée, la BZP provoque également des irritations des voies respiratoires, de la peau et des yeux.
Compte tenu des cas d’abus et de dépendance observés, de la toxicité de cette substance chez l’animal et de l’absence d’intérêt thérapeutique, la Commission nationale des stupéfiants et des psychotropes a conseillé d’inscrire ce produit sur la liste des stupéfiants. Parallèlement, l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT) a rendu un rapport européen d’évaluation des risques de la BZP, qui a conduit le Conseil de l’Union européenne à adopter, le 3 mars 2008, une décision visant à soumettre la BZP à des mesures de contrôle et des dispositions pénales dans tous les Etats membres de l’Union européenne (UE). Sources : Communiqué de l’Afssaps – mai 2008