La Commission électorale exhorte les Nigérians à ne pas “vendre” leur voix

Ne pas se laisser corrompre par les policitiens. C’est l’un des messages diffusés par la commission électorale nigériane (Inec) aux électeurs. Dans un clip diffusé depuis le début du mois de janvier 2019, une jeune femme, vêtue tour à tour de tenues qui renvoient aux différents groupes ethniques du pays, interpelle ses compatriotes en pidgin nigérian (créole local). “Les élections ne sont pas une affaire de ‘Cash and Carry’ (payer et emporter)”, dit-elle.  Le conseil est ensuite explicitement décliné : “Don’t sell your vote (Ne vendez pas votre vote) ! Don’t sell your voter’s card (Ne vendez pas votre carte d’électeur) ! Don’t sell your PVC (Ne vendez pas votre PVC, acronyme utilisé pour désigner les Permanent Voters Cards qui sont les cartes d’électeurs) ! Don’t sell your conscience (Ne vendez pas votre conscience) ! Don’t sell your future (Ne bradez pas votre avenir) !”  

Dans la même optique, l’Inec a lancé en décembre 2018 une application baptisée Inec eReporter. Elle “permet à chaque Nigérian d’être un observateur et de rapporter les événements tels qu’ils se produisent (…). Vous pouvez ainsi prendre des photos, vous pouvez également prendre une courte vidéo et nous l’envoyer. C’est géolocalisé. Nous savons donc exactement où se trouve le problème et nous pouvons facilement attirer l’attention de la police ou d’autres agences de sécurité pour veiller à ce que le problème soit réellement résolu”, indiquait un responsable de l’Inec lors de la présentation de l’application, rapporte Vanguard.La Commission électorale ne fait pas que dénoncer les achats de voix, elle diffuse également des messages d’apaisement. Notamment par le biais de ses ambassadeurs auprès des jeunes (Youth Ambassadors). Ces derniers, des artistes renommés issus du monde de la musique, du cinéma et du divertissement, ont participé à la conception d’un hymne qui appelle à un processus électoral apaisé. Peaceful #NigeriaDecides2019 pic.twitter.com/K1h1VyfCfX — INEC Nigeria (@inecnigeria) 30 janvier 2019

Soupçons de fraudeLes élections dans la première puissance économique et le pays le plus peuplé du continent africain constituent souvent un test pour l’unité nationale. Les tensions ethniques et inter-religieuses viennent s’ajouter à la corruption ambiante qui mine la démocratie nigériane, notamment lors des grands rendez-vous électoraux.  Le président sortant, Muhammudu Buhari, est déjà accusé de vouloir organiser une fraude électorale massive lors des élections générales qui démarrent le 16 février 2019. Opposé à Atiku Abubakar, l’ancien vice-président qui représente le Parti démocratique du peuple (PDP), Muhammadu Buhari brigue un second mandat.Sa récente décision de suspendre le président de la Cour suprême, qui tranchera en cas de litige électoral, et de faire assurer son intérim par un juge originaire du nord du pays, comme lui, est loin de rassurer. “Les motivations (de cette suspension) sont totalement politiques et indiquent que le président veut exercer une influence sur l’appareil judiciaire, qui devra déterminer le vainqueur des élections en cas de litiges”, note le Centre de recherche en sciences politiques basé à Lagos, SBM Intelligence, cité par VOA Afrique.Le centre a aussi “rappelé que la dernière fois qu’un président de la Cour suprême avait été démis de ses fonctions, cela se passait en 1975, lors du coup d’Etat militaire de Murtala Muhammad”. Plus de 84 millions d’électeurs sont enregistrés dans un pays qui compte plus de 190 millions d’habitants. Click Here: Cheap France Rugby Jersey

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *