Les Français ont un sentiment d’inégalité face au cancer

La septième édition de l’Observatoire Cancer de l’Institut Curie révèle qu’une forte proportion de Français estime souffrir de plusieurs inégalités face au cancer.

Les Français sont-ils inégaux face au

cancer? C’est le sentiment qui émane de la septième édition de l’Observatoire Cancer de l’Institut Curie, qui s’appuie sur les témoignages de 1002 personnes, sondées en ligne par l’Institut Viavoice entre le 13 et 17 mai 2019. Il révèle que les Français ont très majoritairement le sentiment d’être confrontés plusieurs inégalités face à cette maladie, des différences qu’ils voient même s’intensifier à l’avenir, notamment à propos de l’accès aux

traitements innovants. Un sentiment d’inégalitéSept Français sur dix ont ainsi affirmer ressentir des inégalités face au cancer, principalement liées à leur situation personnelle. Sont majoritairement cités le revenu (49 %), le lieu de résidence (45 %), le niveau d’information sur le sujet (42 %) et le fait d’être seul ou isolé (39 %). D’après l’Institut Curie, “ces différents facteurs peuvent pénaliser les patients aux différents stades de leur prise en charge : accès difficile au

dépistage, aux établissements, aux professionnels et aux traitements de pointe; recours limités à des techniques, dispositifs médicaux, prothèses, reconstructions et soins complémentaires qui impliquent des restes à charge”. Sur le plan du dépistage, près de la moitié (47%) des personnes interrogées met en cause la difficulté d’accès. Notamment la difficulté d’obtenir un rendez-vous (21%) mais également l’éloignement géographique des centres de dépistage (17  %) et le manque de moyens financiers (12 %). Des éléments “cruciaux” pour l’Institut, dans la mesure où il est avéré qu’un “dépistage précoce augmente considérablement les chances de guérison”. Concernant la problématique de l’accès aux professionnels de santé, une majorité des sondés pense que le développement des nouvelles technologies pourrait être une réponse. Ils sont ainsi 64% à estimer que cela permettrait d’améliorer les délais de prise en charge par un spécialiste, 62 % à penser que cela améliorera globlement la prise en charge, et autant à affirmer que cela facilitera l’accès aux spécialistes. Un manque d’informationsAutre point marquant de l’étude: le manque d’information. Une part importante de répondants estime ainsi ne pas être suffisamment informée pour ce qui concerne la prise en charge et les soins (55 %), le dépistage (53 %) et la prévention (52 %). Une carence qui, pour environ la moitié (49%) des sondés, est un frein à la réalisation d’un dépistage. Même tendance au niveau de l’information sur les facteurs de risque. Si “les facteurs de risque liés au tabac, à l’alcool et à l’exposition aux UV, sont très bien identifiés (78 à 90 %)”, ceux liés à l’alimentation et l’environnement “ne sont identifiés que par la moitié des personnes interrogées” tandis que les facteurs de risque liés au travail ou à l’exposition à certains virus ou bactéries “accusent un manque d’information clair” et “ne sont identifiés que par 1/3 des individus interrogés”Une perception erronée de l’accès aux traitementsL’Observatoire met également en avant des perceptions erronées sur la réalité des remboursements par l’Assurance Maladie. Aussi, 76% des sondés “pensent que les traitements innovants, comme les immunothérapies ou les nanomédicaments, ne sont pas intégralement remboursés par l’Assurance Maladie – alors qu’ils le sont, dès lors qu’ils sont prescrits dans le cadre d’un essai clinique et qu’ils ont obtenu une autorisation de mise sur le marché”. Une proportion moindre, mais néanmoins importante, environ un tiers des personnes interrogées, a la même représentation erronée à propos des

traitements “classiques” liés aux cancers. L’institut Curie rappelle donc que “dans les structures publiques ou participant au service public hospitalier (comme les CLCC – Centres de lutte contre le cancer), l’ensemble des traitements médicaux « classiques » ainsi que tous les traitements innovants, autorisés et disponibles en France, sont pris en charge par l’Assurance Maladie”. Des doutes sur l’avenirPour autant ce ressenti pourrait s’accentuer dans les années à venir. Près de la moitié des personnes interrogées, 43%, pense en effet que “le système de santé ne garantira pas, dans les années à venir, un accès équitable aux traitements innovants”. Un proportion légèrement plus importante chez les personnes résidant dans les communes rurales (50%) ainsi que chez les employés et les ouvriers (48%). “Le prix des nouveaux médicaments ne cesse d’augmenter. En 2000 nous avions un coût du cancer de 15 milliards tout compris dont un milliard pour les médicaments. Aujourd’hui, nous en sommes à 16,5 milliards, dont 3,5 milliards pour les médicaments : l’augmentation est forte, mais elle reste supportable, précise Thierry Philip, président du directoire de l’Institut Curie. Sauf si on s’attarde sur les trois dernières années avec un milliard par an d’augmentation, et que l’on se projette en 2025, où l’on se retrouve avec près de 10 milliards pour les médicaments du cancer. L’impact sur le budget de l’Assurance Maladie est tel qu’il sera à même de fragiliser et de remettre en cause l’égalité d’accès à l’innovation et aux meilleurs traitements à l’ensemble des citoyens. Il est urgent de trouver des solutions avec tous les acteurs du secteur pour éviter une situation qui posera un grave problème éthique”Des inégalités ressenties jusque dans l’après cancerEn outre, l’Institut Curie rappelle que “l’impact de la maladie sur la vie personnelle et professionnelle ne disparaît pas au moment de

l’arrêt des traitements”. Et encore une fois, ce sont les populations les plus vulnérables qui sont le plus affectée : “les personnes qui ont des situations matérielles et professionnelles moins satisfaisantes ont encore plus de risques que l’épreuve du cancer dégrade davantage leur situation” affirme l’Institut.Click Here: Golf special

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