Leucémie : l'aventure de la petite Emma sauvée grâce à une forme modifiée du VIH

Nous vous avions parlé de la belle histoire de la petite Emma Whitehead. Atteinte d’une leucémie lymphoblastique aiguë sans espoir de traitement, cette petite fille de 7 ans avait pu bénéficier d’une thérapie innovante utilisant une forme modifiée du virus du sida. Aujourd’hui, un mini documentaire “Fire with Fire“ (combattre le feu par le feu) de la firme GE Healthcare revient sur cette première mondiale.

Le film “Fire with Fire“ revient sur l'aventure médicale qui a permis de sauver Emma Whitehead âgée de 7 ans, atteinte d’une leucémie lymphoblastique aiguë.

Le

film de GE Healthcare retrace cette aventure scientifique et humaine. Nous vous présentons ci-dessous une version sous-titrée disponible sur le site

Koreus.com.Atteinte de

leucémie lymphoblastique aiguë1 et victime de deux rechutes après des traitements par chimiothérapie, Emma âgée de 6 ans était à court d’options thérapeutiques. Prêts à tout pour la sauver, les médecins de l’hôpital pour enfants de Philadelphie ont testé une technique expérimentale jamais essayé chez un enfant ou un malade atteint de ce type de leucémie2. Le traitement repose en partie sur une forme modifiée du virus du SIDA pour reprogrammer le système immunitaire le rendant capable de tuer les cellules cancéreuses.Le processus repose sur le recueil de plus d’un milliard de lymphocytes T mis en contact avec un virus du sida modifié3 pour exprimer à leur surface un récepteur particulier, véritable tête chercheuse capable de se fixer sur les cellules cancéreuses et de les tuer. Réinjectés dans le sang de la petite fille, ces lymphocytes génétiquement modifiés ont attaqué le cancer, mais les effets secondaires sont tels (augmentation de la température, chute de tension…) que le sort de la fillette était en péril. Mais grâce à un traitement anti-inflammatoire ciblé4, Emma se réveille une semaine plus tard. Aujourd’hui, elle ne présentait plus aucun signe de cancer. Une rémission miraculeuse.Les auteurs pensent que cette voie pourra améliorer la prise en charge de ces maladies et, peut-être demain, réduire ou remplacer le recours à la greffe de moelle osseuse, une procédure qui nécessite une longue hospitalisation et un risque de mortalité qui peut atteindre 20 %5.Il ne s’agit cependant pas d’un remède miracle que l’on peut généraliser à différents cancers, mais c’est une voie de recherche prometteuse. Pour en savoir plus sur cette technique, n’hésitez pas à (re)lire notre article “

Leucémie : une petite fille sauvée grâce à une forme modifiée du virus du sida“.David Bême1 – La leucémie est une affection des globules sanguins. Elle représente près du tiers des cancers pédiatriques en Europe, en Amérique et en Asie. Le type prédominant est la

leucémie lymphoblastique aiguë qui affecte les cellules de la moelle osseuse produisant les

lymphocytes. C’est le cancer le plus courant chez les enfants de type caucasien. Environ 3 000 enfants aux Etats-Unis et 5 000 en Europe sont diagnostiqués chaque année. Certaines formes aiguës peuvent mettre en jeu le pronostic vital. Bien qu’elles affectent essentiellement la moelle osseuse et le sang périphérique, tous les organes ou tissus peuvent être infiltrés par les cellules anormales du sang (des lymphocytes B – ou plus rarement lymphocytes T).La prise en charge repose sur différents cycles de chimiothérapie pour enrayer la prolifération anarchique de cellules du sang. Bien qu’il n’existe pas de réel consensus de prise en charge en cas de rechute, une chimiothérapie à haute dose et/ou une greffe de moelle osseuse sont généralement proposées. Cette dernière option nécessite de trouver un donneur compatible avec le malade, dans la fratrie ou grâce aux réseaux de volontaires pour un don de moelle osseuse. Selon Orphanet, la survie de l’enfant de moins de 15 ans s’est considérablement améliorée, de moins de 10 % au début des années 60 à environ 75 % à la fin des années 90.2 – Chimeric Antigen Receptor–Modified T Cells in Chronic Lymphoid Leukemia – Carl H. June et al. – N Engl J Med 2011; 365:725-733August 25, 2011 (

abstract en ligne)3 – Le virus du sida est le meilleur vecteur pour introduire du matériel génétique dans des lymphocytes T qui sont sa cible de prédilection. Sa forme modifiée ne présente pas de risque (les patients ne deviennent pas séropositifs).4 – Selon le récit rapporté par le New York Times, des résultats sanguins ont confirmé 11 heures après l’injection un niveau excessivement élevée d’une cytokine, l’interleukine-6 ou IL-6. Le Dr June savait qu’un médicament permettait de réduire ce taux (le

tocilizumab, sa fille le prenait pour cause de polyarthrite rhumatoïde). Face à l’urgence, le médicament a été donné à la fillette, ce qui a permis de la stabiliser. Ce médicament a par la suite été utilisé pour d’autres patients traités par la même technique. Cette découverte a également été présentée lors du congrès de l’ASH – CD19-Redirected Chimeric Antigen Receptor T (CART19) Cells Induce a Cytokine Release Syndrome (CRS) and Induction of Treatable Macrophage Activation Syndrome (MAS) That Can Be Managed by the IL-6 Antagonist Tocilizumab (toc). – Blood (ASH Annual Meeting Abstracts) 2012 120: Abstract 2604 (

abstract accessible en ligne)5 – Leukemia Patients Remain in Remission More Than Two Years After Receiving Genetically Engineered T Cell Therapy – Communiqué Penn Medicine – 9 décembre 2012 (

accessible en ligne)Click Here: New Zealand rugby store

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